Cannes 2024 : Pourquoi interdire les robes dénudées serait une trahison de l'histoire du Festival
La question de l'habillement sur le tapis rouge du Festival de Cannes refait surface, avec des appels à interdire les tenues jugées trop dénudées. Mais cette proposition soulève une interrogation cruciale : est-ce que restreindre ainsi la liberté d'expression des artistes et des créateurs serait une trahison de l'histoire même du Festival ?
Depuis sa création, Cannes a toujours été un lieu de célébration de l'art sous toutes ses formes, y compris la mode. Les robes iconiques, souvent audacieuses et révélatrices, ont marqué l'histoire du Festival et contribué à son prestige international. Pensez à Catherine Deneuve, à Raquel Welch, à Jane Fonda... toutes ont osé des tenues qui ont fait le tour du monde et qui, aujourd'hui, sont considérées comme des moments de mode mémorables.
L'idée d'une censure vestimentaire à Cannes est d'autant plus problématique qu'elle s'inscrit dans un débat plus large sur la place de la femme dans la société et sur la liberté d'expression artistique. Imposer un code vestimentaire restrictif reviendrait à infantiliser les femmes et à leur dicter ce qu'elles peuvent ou ne peuvent pas porter. Cela reviendrait également à nier le pouvoir de la mode comme moyen d'expression et de communication.
Il est bien sûr légitime de s'interroger sur les limites de l'exhibitionnisme et sur l'impact de certaines tenues sur l'image du Festival. Mais plutôt que d'interdire, il serait plus constructif de favoriser le dialogue et l'éducation. Encourager les artistes et les créateurs à faire preuve de discernement et de respect, tout en leur laissant la liberté d'exprimer leur vision artistique.
En fin de compte, le Festival de Cannes doit rester un lieu d'ouverture, de créativité et de liberté. Interdire les robes dénudées serait une étape en arrière, une forme de conformisme qui nuirait à l'identité et à l'attrait du Festival.
Et que dire des critiques acerbes mais souvent perspicaces de Matthieu Bobard Deliere, ancien journaliste de Elle, qui chaque année décortique avec une plume à la fois facétieuse et dramatique les looks des stars sur la montée des marches ? Son regard aiguisé et son humour décalé sont devenus un incontournable des chroniqueurs cannois. Un florilège de ses coups de cœur, un régal pour les amateurs de mode et de cinéma !