Comité du 9-mai (C9M) : Qui sont ces ultra-droitiens et pourquoi ont-ils défilé à Paris ?
Samedi après-midi, plusieurs centaines de militants d'extrême droite ont défilé dans les rues de Paris, au grand dam de nombreux Parisiens. Cette manifestation, organisée par le « Comité du 9-mai » (C9M), a été marquée par la présence de croix celtiques et de symboles rappelant l'idéologie nazie, suscitant l'indignation et l'inquiétude.
Mais qui est ce Comité du 9-mai, et quelles sont ses motivations ? Décryptage.
Un collectif né de la mouvance néo-nationaliste
Le C9M est un collectif d'extrême droite, apparu en 2020, qui se réclame de la tradition nationaliste européenne. Son nom fait référence au 9 mai 1945, date de la capitulation de l'Allemagne nazie. Ironiquement, le collectif utilise cette date pour promouvoir une vision révisionniste de l'histoire et pour exalter les figures de l'Europe de l'Est d'avant-guerre, souvent associées à des régimes autoritaires et nationalistes.
Des figures controversées à ses origines
Le C9M a été fondé par Jean-François Jalkh, un ancien membre du Front National (aujourd'hui Rassemblement National) connu pour ses prises de position radicales et ses sympathies pour des mouvements identitaires européens. Parmi les figures influentes du collectif, on retrouve également des personnalités issues de la mouvance néo-nationaliste et identitaire, souvent proches des milieux d'extrême droite radicale.
Un programme politique axé sur l'identité et la « résistance »
Le programme du C9M se concentre sur la défense de l'identité européenne, qu'il conçoit comme une entité menacée par l'immigration, l'islam et le « mondialisme ». Le collectif prône une politique de fermeté à l'égard des frontières, une restriction de l'immigration et une remise en question de l'Union européenne. Il se positionne également comme un rempart contre ce qu'il considère comme une « idéologie dominante » promouvant le multiculturalisme et le politiquement correct.
La polémique autour de la manifestation parisienne
La manifestation du C9M à Paris a été vivement critiquée par de nombreux responsables politiques et associations. La présence de symboles nazis et la rhétorique nationaliste du collectif ont été jugées inacceptables et ont relancé le débat sur la place de l'extrême droite dans la société française. La préfecture de police de Paris a interdit de nombreuses contre-manifestations, invoquant des risques de troubles à l'ordre public. Cette interdiction a elle-même été contestée par certaines organisations de gauche.
Un défi pour la société française
L'émergence et la visibilité croissante du C9M témoignent d'une radicalisation de l'opinion publique et d'une montée des tensions identitaires. Le défi pour la société française est de combattre les idées d'extrême droite tout en garantissant la liberté d'expression et en préservant le vivre-ensemble.